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Addis Artist Directory

20 ans de peinture contemporaine éthiopienne

Christian Mérer, directeur de l’Alliance Ethio-Française

Le Fonds Alliance Ethio-Française a été inauguré par les ministres de la Culture Franck Riester et Hirut Kassaw le 19 septembre 2019. Commissaire Mifta Zekele (20 peintres, 26 peintures). Ce fonds est actualisé de façon continue.

Le musée virtuel du Fonds Alliance Ethio-Française (AEF) vous livre un témoignage exceptionnel sur la création picturale éthiopienne des 20 dernières années. Au fil des expositions, chaque artiste laissant une œuvre, l’Alliance a pu constituer une collection unique, reflet de l’histoire contemporaine de la peinture éthiopienne, mais comme un tableau à entrée multiples, non exhaustif, tant les œuvres sont singulières.

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Il ne s’agit donc ni d’un inventaire, ni de l’amorce d’un musée imaginaire répondant à une quelconque chronologie ou à des hiérarchies historiques. Le choix raisonné de58 œuvres de 27 artistes, partie prenante du patrimoine national éthiopien, est une invitation à contrer l’oubli, à construire une mémoire optique source d’inspiration et de nouvelles métamorphoses pour les publics présents et à venir.

Le musée virtuel AEF pourra s’incarner dans les expositions qui prendront forme dans les grandes villes du pays, en Afrique, en France, en Europe… Il tenait à cœur à l’Alliance Ethio-Française, première galerie d’art de la capitale, lieu d’accueil privilégié des artistes éthiopiens depuis des décennies, de rendre publique cette mosaïque de la création contemporaine. Elle reflète à travers les formes irréductibles des œuvres de multiples aspects de l’histoire en cours ; elle contribue en outre au dialogue entre les créations elles-mêmes, les artistes de différentes générations, et un public élargi.

Certains des artistes présentés bénéficient d’une renommée internationale ou nationale (Addis Abeba capitale diplomatique de l’Afrique est une plateforme stimulante pour le marché de l’art encore à ses débuts), certains sont disparus, d’autres, talentueux, émergent dans un contexte difficile, relativement insulaire, sans appuis institutionnels.

L’Ecole des Beaux Arts (Alle School of Fine Arts and Design), datant de 1958, continue de jouer un rôle majeur dans la formation de générations d’artistes ; elle a, dès sa création, facilité une ouverture internationale. Les galeries de qualité (une quinzaine) se sont certes développées depuis deux décennies, mais peu d’entre elles ont pour l’heure les moyens d’accompagner les artistes dans les démarches complexes et nécessaires d’internationalisation ; de contribuer à une cartographie de la création artistique contemporaine ; et de positionner les créateurs sur un marché émergent, mais prometteur. Seuls quelques lieux institutionnels, le Musée National, le Musée des Arts modernes et le Musée d’Ethnographie hébergent des expositions, sans pouvoir encore présenter le patrimoine national dans les meilleures conditions.

Il faudrait sans-doute un autre point de vue, décentré, sensible aux spécificités d’une culture ancrée dans l’histoire longue de ce pays d’altitude de la Corne de l’Afrique pour mieux en cerner les continuités artistiques, les ruptures, les assimilations et les métamorphoses : l’extrême singularité des œuvres et des artistes présentés dans le Fonds AEF n’échappeni à l’emprise symbolique d’un passé résurgent, ni à une certaine porosité aux influences extérieures, à l’image des flux qui composent l’histoire.

Permettez un retour rapide sur l’histoire : depuis le 4e siècle, une culture religieuse s’est développée suite aux échanges avec le Christianisme européen ou de l’Est, mais aussi avec l’Islam et la tradition indienne.
Ainsi ont vu le jour les manuscrits illuminés, les peintures d’icônes et de scènes bibliques sur les peintures murales d’églises, commandes des empereurs, des rois, ainsi que du clergé. Les livres en Guèze des Saints et des Miracles de Marie furent infiniment copiés et illustrés, avec un grand nombre de variantes régionales. Caractéristiques abyssines : couleurs vives, traits noirs, yeux larges, une hiérarchie des motifs n’obéissant pas aux lois de la perspective (les méchants sont peints de profil, les bons de face). Certaines icônes diptyques se portaient communément au cou, aux 18e et 19e siècle.
Dans un autre registre, la pratique des rouleaux magiques,œuvres des debteras (prêtres sorciers) aux pouvoirs magiques, protections contre les démons et la maladie, de la hauteur de la personne qui les portait à même le corps, a longtemps perduré et influencé les artistes les plus contemporains.
Après l’avènement de Ménélik, roi des rois (Négusé Néguest) en 1889, l’art séculier (banquets, légendes, scènes de la vie quotidienne) s’est développé parallèlement à l’art religieux.
L’art dit moderne débute dans les années 1930 et prend son essor à l’ère d’Hailé Sélassié (couronnement en 1930/ 1975) : les échanges avec l’étranger se multiplient. Afewerk Tekle (auteur du triptyque du Africa Hall à l’UNECA), marqué par l’abstraction, mais aussi Alexander Boghossian formé à Washington et influencé par l’art africain et les rouleaux magiques, ou Gebre Kristos Desta, étudiant en Allemagne et tenté par l’expressionnisme, sont des figures influentes de l’époque.
Suite à l’épisode du Derg (1974/1987) qui vit régner le réalisme socialiste (Eshetu Tiruneh, Worku Mammo, Tadesse Mesfin), la peinture s’est progressivement libérée des modèles conventionnels. Des collectifs d’artistes et des galeries (Asni 1996, Habesha Art Studio 2001, Makush 2002, Zoma Museum 2002, Lela Art Gallery 2007, Laphto Art Gallery 2012, Tomoca Gallery 2013, Gurameyne Art Center 2014, Addis Fine Arts 2016…) voient le jour. De nouvelles formes d’expression (media mixte –Elias Sime, Assefa Gebrekidan-, installations, performances, photographie et vidéo) apparaissent. Les biennales de Berlin (1994) et de Dak’art (2004) connurent la participation de créateurs éthiopiens majeurs.

Actuellement le champ de la création ne cesse de s’ouvrir, reflétant un grand nombre de talents avec des approches variées, dans les domaines les plus divers. Le discours du nouveau Premier Ministre Abiy Ahmed aux acteurs culturels du pays, après sa nomination en avril 2018, présentant la culture comme un élément clé de la construction nationale, en lien avec l’éducation et le développement, et pourvoyeuse d’apports économiques, a ouvert des perspectives d’espoir.

Le musée virtuel AEF rend hommage à cette émergence artistique éthiopienne.

20 Years of contemporary Ethiopian painting

Christian Mérer, director of the Alliance Ethio-Française

The Alliance Ethio-Française Collection was inaugurated by the Ministers of Culture Franck Riester and Hirut Kassaw on September 19, 2019. Curator Mifta Zekele (20 painters, 26 paintings). This fund is updated on an ongoing basis.

The virtual museum of the Alliance Ethio-Française (AEF) Collection gives you an exceptional testimony of the Ethiopian visual arts creation of the last 20 years. Throughout the exhibitions, each artist having left a work of art, the Alliance has been able to put together a unique collection, reflecting the contemporary history of Ethiopian painting, as a table with multiple entries, not exhaustive, since the works are so distinctive.

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It is therefore neither an inventory, nor the beginning of an imaginary museum answering any chronology or historical hierarchies. The lucid choice of 58 works by 27 artists, a stakeholder in Ethiopia’s national heritage, is an invitation to counteract oversight, to build an optical memory of inspiration and new metamorphoses for present and future audiences.

The AEF virtual museum will be able to be embodied in the exhibitions that will take shape in the country’s major cities, in Africa, France and Europe…. The Alliance Ethio-Française was firmly committed, as the first art gallery of the capital and privileged scene of Ethiopian artists for decades, to make public this mosaic of contemporary creation. It reflects, through the irreducible forms of the works, multiple aspects of the current history in progress; it also contributes to the dialogue between the creations themselves, the artists of different generations, and a wider audience.

Some of the featured artists enjoy international or national prominence (Addis Ababa as a diplomatic capital of Africa is a stimulating platform for the still early art market), some are missing, while other talented ones are emerging in a difficult context, relatively isolated, without institutional support.

The Alle School of Fine Arts and Design, dating from 1958, continues to play a major role in the training of generations of artists; it has, since its creation, facilitated an international opening. The high-quality galleries (fifteen or so) have certainly developed over the last two decades, but only few of them currently have the means to support artists in the complex and indispensable processes of internationalization; to contribute to a cartography of contemporary artistic creation; and to position the creators in an emerging but promising market. Only a few institutional spaces, the National Museum, the Museum of Modern Arts and the Museum of Ethnography host exhibitions, yet cannot showcase the national heritage in optimum conditions.

There would probably be a need for another decentralized point of view, insightful to the specificities of a culture rooted in the long history of this high-altitude country in the Horn of Africa, to better understand its artistic continuity, its rupture, assimilations and metamorphoses: the extreme uniqueness of the works and artists presented in the AEF Fund does not break away from the symbolic imprint of a resurgent past, or a certain porosity to external influences, embodying the flows that make up its history.

Allow me to give a brief historical referencing: since the 4th century, a religious culture has developed following exchanges with European or Eastern Christianity, but also with Islam and the Indian tradition.
Thus illuminated manuscripts, paintings of icons and biblical scenes on the mural paintings of churches, orders of emperors, kings and clergy were born. The books in Ge’ez of the Saints and Miracles of Mary were infinitely copied and illustrated, with a large number of regional variants. Abyssinian characteristics: bright colors, black lines, wide eyes, a hierarchy of patterns who do not obey the laws of perspective (the bad guys are painted in profile/ sideways, the good ones have their full face depicted). Some diptych icons were commonly worn around the neck in the 18th and 19th centuries.

In another level, the practice of magic scrolls, works of debteras (sorcerer-priests) with magical powers, providing a protection against demons and disease, with a length that matches the height of the person who wore them directly on the body, has long persisted and influenced the most contemporary artists.
After the accession of Menelik, king of kings (Negusse Negest) in 1889, secular art (banquets, legends, scenes of everyday life) developed alongside religious art.
The so-called modern art began in the 1930s and took off in the era of Haile Selassie (coronation in 1930/1975): exchanges with foreigners increased. Afewerk Tekle (author of the Africa Hall triptych at UNECA), marked by abstraction, but also Alexander Boghossian trained in Washington and influenced by African art and magic scrolls, or Gebre Kristos Desta, student in Germany and tempted by expressionism, are influential figures of the time.

Following the episode of Derg (1974/1987), which saw the reign of socialist realism (Eshetu Tiruneh, Worku Mammo, Tadesse Mesfin), painting gradually freed itself from conventional models. Artist and gallery collectives (Asni 1996, Habesha Art Studio 2001, Makush 2002, Zoma Museum 2002, Lela Art Gallery 2007, Laphto Art Gallery 2012, Tomoca Gallery 2013, Gurameyne Art Center 2014, Addis Fine Arts 2016 …) saw the day. New forms of expression (mixed media – Elias Sime, Assefa Gebrekidan, installations, performances, photography and video) appear. The Biennales of Berlin (1994) and Dak’art (2004) witnessed the participation of major Ethiopian creators.

Currently the field of creation is steadily ever more open, reflecting a large number of talents with varied approaches, in the most diverse fields. The speech of the new Prime Minister Abiy Ahmed to the cultural stakeholders of the country, after his appointment in April 2018, presenting culture as a key element of the national construction, in connection with education and development, and provider of economic contributions, opened prospects of hope.

The AEF Virtual Museum pays tribute to this Ethiopian artistic emergence.

Directory

List of Ethiopian artists in alphabetical order

Mezgebu Tessema

Mezgebu Tessema : né en 1960, études puis professeur à Alle School of Fine Arts and Design Addis Abeba (FAS), Master en arts à l’Institut de peinture de Leningrad. Figure éminente du courant réaliste.
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Behailu Bezabih

Behailu Bezabih : né en 1960, diplômé de FAS en 1980, puis professeur dans le domaine des nouveaux média. Prix Pollock-Krasner en 2013. Expositions à New-York, Nariobi, Dublin Read more

Bisrat Shibabaw

Bisrat Shibabaw : née en1965, diplômée en 1983 deFAS, puis professeure. Master à St. Petersburg Academy of Arts. Expositions à Harn Museum of Arts Etats-Unis (2007), en Chine et en France Read more

Merid Tafesse

Merid Tafesse : né en 1974, diplômé en 1998 de FAS. Co-fondateur de DYMDC Children’s Village Art Project.Lauréat de Ethiopian Fine Arts and Mass Media National Prize en 1998.Expositions en Israël, au Ghana, en France, aux Etats-Unis Read more

Ermias Mazengia

Ermias Mazengia (1977 – 2014) : diplômé en 2000 deFAS. Figure de proue des artistes émergents des années 2000 Read more

Elias Sime

Elias Sime : né en 1968, diplômé en 1998 de FAS. Artiste multi-disciplinaire Read more

Desta Hagos

Desta Hagos : né en 1948, diplômé en 1972 de FAS Read more

Debebe Tesfaye

Debebe Tesfaye : né en 1976, Diplômé de FAS. Expositions à Djibouti, au Soudan, en Zambie, en Allemagne, en France et aux Etats-Unis où il vit. Read more

Yosef Lule

Yosef Lule : né en 1978, diplômé deFAS. Co-fondateur de Habesha Art Studio en 2001. Expositions en France, aux Etats-Unis, en Suisse Read more

Worku Goshu

Worku Goshu : né en 1942, diplômé en 1963 deFAS, puis professeur. Master en arts en Pologne. Ouverture de la galerie d’art Goshu à Addis Abeba. Expositions internationales Read more

Workneh Bezu

Workneh Bezu : né en 1978, diplômé en 2001 deFAS. Co-fondateur de Habesha Studio Read more

Dawit Adnew

Dawit Adnew : né en 1973, diplômé en 1995 de FAS.Membre de Kitab, puis fondateur de Netsa Art Village où il explora à ses débuts le recyclage d’objets. Expositions en Ouganda Read more

Gizachew Kebede

Gizachew Kebede : né en 1970, diplômé en 1994 de FAS.Expositions en Tanzanie, Ouganda, en Afrique du Sud, en Suède, aux Etats-Unis. Œuvres monumentales pour des commandes publiques Read more

Dereje Shiferaw

Dereje Shiferaw : né en Erythrée Read more

Leykun Wondifraw

Leykun Wondifraw : né à Addis Abeba en 1988, diplômé de FAS en 2011. Son œuvre explore les mutations urbaines d’Addis Abeba Read more

Tewodros Hagos

Tewodros Hagos : né en 1974, diplômé de FAS en 1995. Vit 10 ans en Belgique. Grand portraitiste. Expositions en Belgique, en France, en Allemagne, en Italie, aux Etats-Unis Read more

Yohannes Gedamu

Yohannes Gedamu (1947 – 2010) : diplômé deFAS. Il a dirigé la Rainbow Art Agency Gallery avant son départ pour Mombassa en 1975, puis l’Allemagne en 1980. Forte influence sur les jeunes générations Plus

Merikokeb Berhanu

Merikokeb Berhanu : née en 1977, diplômée de FAS en 2002. Expositions en Afrique du Sud, en France, au Kenya, à Djibouti. Membre fondateur de Nubia Visual Art Studio en 2002 Read more

Leikun Nahusenay

Leikun Nahusenay :né en 1982, diplômé de Entoto TVET College en 2011.Réappropriation contemporaine d’éléments de la tradition. Expositions en Angleterre, en Allemagne, en France, en Sud-Afrique Read more

Yacob Bekele

Yacob Bekele : né en 1978, diplômé en 2002 de FAS Read more

Tadesse Mesfin

Tadesse Mesfin : né en 1953, diplômé de FAS, Master en arts en Russie, expositions internationales Read more

Mulugeta Tafesse

Mulugeta Tafesse : diplômé de FAS en 1980, puis Master à l’Institut des Beaux-Arts de Sofia, PHD en Espagne. Expositions en Belgique, au Mexique, aux Etats-Unis, en Espagne, en France, en Suisse… Nombreux écrits sur l’art en Ethiopie et en Afrique. Read more

Dawit Abebe

Dawit Abebe : diplômé deFAS. Membre de Habesha Art Studio. Expositions en France, en Angleterre, en Israël, aux Etats-Unis. Œuvres dans la collection Saatchi, ainsi qu’à laKristin Hjellegjerde gallery à Londres Read more

Emanuel Tegene

Emanuel Tegene : né en 1985, diplômé deFAS. Expositions en Suède, Espagne, Etats-Unis Read more

Mathias Lulu

Mathias Lulu (1976 – 2012 ) : diplômé en 2001 de FAS. Co-fondateur de Habesha Studio. Décédé en 2013, il considérait l’art comme une médecine Read more

Zerihun Yetmgeta

Zerihun Yetmgeta : né en 1941, partage un studio avec Alexander Boghossian, relations étroites avec Gebre Kristos Desta et Karl Heinz Hansen (professeurs à la School of Fine Arts). Biennale de la Havane en 1991. Biennale de Dak’Art en 1992. Nombreuses expositions internationales Read more

Tesfahun Kibru

Tesfahun Kibru : né en 1978, diplômé en 2000 de FAS.Co-fondateur de Netsa Village, pratique le recyclage d’objets Read more

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